Blacksad t4 L'Enfer, le silence
Ah, on l'attendait celui là, on l'espérait et en même temps, on ne pouvait s'empêcher d'avoir une petite crainte : Et si il était raté ? Alors, ça y est, il est sorti, on l'a dans nos petites mains tremblantes, on regarde la couverture l'œil plein de larmes, et on se lance (oui, je suis très émotif en ce moment).
Blacksad t4 L'enfer, Le silence
Dessin et couleurs de Juanjo Guarnido
Scénario Juan Diaz Canales
Éditions Dargaud
Cette fois, John Blacksad est à La Nouvelle Orléans. En compagnie de Weekly, il enquête sur un jazzman de talent du nom de Sebastian "Little Hand" Fletcher. Pour le retrouver, il va devoir écumer les chaudes et moites nuits des clubs de Jazz de la capitale de la Louisiane.
La Nouvelle Orléans, c'est une des villes les plus pauvres des États Unis, c'est également celle qui a la plus grande proportion de population afro-américaine. Outre ce caractère démographique, c'est la ville où est apparu le jazz dans les années 1910-1920. Ensuite le jazz a migré vers le nord avant de revenir à ses racines dans les années 40 notamment sous l'impulsion de Louis Armstrong ou Sidney Bechett. C'est dans cette Nouvelle Orléans vibrante de culture et de musique que John Blacksad va se trouver confronter à sa, probablement, plus périlleuse enquête.
Blacksad, où comment sublimer le 9ème art.
Délicat d'en dire plus sur l'histoire, en dévoiler trop serait vraiment dommage, du coup, consacrons-nous sur ce dont on peut parler sans dépuceler l'histoire.
Une fois l'album fermé, on se dit : Waouh...
On connait Blacksad et le trait génial de Juan Guarnido depuis de nombreuses années déjà. Alors on se dit que ce sera difficile de faire mieux, et pourtant, le dessinateur espagnol réussi à se dépasser et à repousser encore plus loin l'excellence graphique. Canales et Guarnido veulent faire vivre cette ville riche d'histoire et de culture au travers de son côté musical et cosmopolite. Ils y parviennent haut la main. Les décors sont plus fouillés que jamais, le mouvement des personnages est toujours aussi réussi. Cet album respire la vie, et même si il y est question de meurtre, de drogues, des coups bas, pourtant pas une case n'échappe à ce côté débordant de vie. On peut passer de longues minutes à examiner certaines cases afin d'essayer de voir TOUT ce qu'il s'y passe. Ce petit jeu est fascinant.
Jeu de couleurs
Chaque album de cette série se distinguent par une couleur dominante, lisible dès la couverture, noir, blanc, rouge et enfin bleu pour ce dernier tome. Chacune de ces couleurs se trouvent justifier narrativement, ici, c'est peut-être moins évident et plus subtil. Les deux premiers albums marquaient par leur noirceur, sur L'enfer, le silence, la couleur et la lumière semblent avoir pris le dessus, pourtant, la noirceur de certains personnages n'est qu'évidente, alors qu'en penser ? A vous de voir.
Un petit avertissement tout de même. Cet album contient un élément qui risque de vous frustrer pour un long moment avec tout un tas de questions, pour ma part, j'en ai le cerveau retourné !
Benjamin