Valerian tome 1 La cité des eaux mouvantes
Je continue d'explorer la bande dessinée uchronique pour le challenge de Lhisbei : Winter Time Travel. Et il y a un album qui s'est imposé à moi comme étant une référence uchronique : La cité des eaux mouvantes, le premier volet des aventures de Valerian et Laureline.
Valerian t1 La cité des eaux mouvantes
Dessin de Jean Claude Mézières
Scénario de Pierre Christin
Couleurs de Jean Claude Mézières
Valérian, agent spatio-temporel est envoyé en mission en 1986 aux trousses d'un dangeureux individu, ce voyage dans le passé sera l'occasion de découvrir une Terre qui a subi de nombreux cataclysme.
Ce premier album est un peu ma madeleine de Proust en BD. Dès que je l'ouvre, j'ai en tête les images de la bibliothèque du quartier de mon enfance, l'odeur de bois et de papier, le calme ambiant, la chaleur du soleil lorsque je me mettais près des verrières afin de parcourir les BD qui m'attendaient bien sagement dans leurs rayonnages.
Cet album de Valérian m'avait intrigué, et du haut de ma dizaine d'année j'avais été subjugué par ce récit qui bouleversait toute réalité et proposait des alternatives inimaginables. Et à bien y regarder de près, cet album est un bijou de science fiction, Pierre Christin se régale à parsemer cet album de tout un tas de concept renversant comme seule la SF peut proposer.
Voyage dans le temps uchronique et post-apocalyptique... Si, si !
Le premier est évidemment le voyage dans le temps, Valérian est un voyageur temporel et la question du paradoxe temporel sera évidemment posé, depuis, on a eu Denis Bajram qui a placé la barre bien plus haute avec UW1, mais trente ans plus tard...
Un autre thème exploré est le post-apo, et oui, La cité des eaux mouvantes n'est autre que New York ensevelie sous des flots déchainés provoqué par une apocalypse nucléaire. Le monde a sombré dans un chaos indescriptible que des hommes sans foi ni loi pillent sans vergognes.
Et évidemment, on a une réflexion écologique sous jacente déjà très forte, elle se développera également plus tard dans la série mais elle est présente dès ce premier tome.
Graphiquement, il y a plusieurs aspects: les décors sont tout juste époustouflant et encore aujourd'hui, les scènes de New York sous les eaux restent formidables, ensuite on a les personnages, on sent qu'ils n'étaient qu'une ébauche de ce qu'ils allaient devenir. En dernier point venait la couleur, et c'est à cet endroit que l'album accuse le plus ces quarante années, elles ont particulièrement mal vieilli... Mais c’est mon seul bémol à cet album incontournable.
En synthèse, La cité des eaux mouvantes est un formidable album qui a fortement influencé la BD et est un bijou formidable de SF : voyage dans le temps, uchronie, post-apo, aventure et vision écologique, tout y est. Et en 48 pages s'il vous plait.
Benjamin