Jour J, tome 1 et 2. Série de Pécau, Duval et Blanchard
Jour J est une série concept édité par Delcourt. Après la série 7 (Sept Psychopathes, Sept voleurs...) et la série Le casse (dont nous avons déjà parlé ici et là), Delcourt confie au trio de scénariste Pécau, Duval et Blanchard, la tâche de créer des uchronies. À ce jour, cinq albums sont sortis : trois one-shot et un dyptique. Et si on refaisait le monde ?...
Jour J
Scénarios de Jean Pierre Pécau, Fred Duval et Fred Blanchard
Dessin tome 1 : Buchet
Dessin tome 2 : Gaël Séjourné
Tome 1 : Les russes sur la lune.
Les américains n'ont jamais mis les pieds sur la lune. Ce sont les soviétiques qui ont gagné la course vers la lune. Peut-être que les américains pourront se rattraper en établissant une base lunaire ?
Dessiné par Buchet, l'excellent dessinateur de Sillage, cet album tenait de grandes promesses, pourtant, même si on lit cet album d'un trait, un léger gout d'inachevé s'installe au cours de la dernière partie de l'album. Le début et le cœur du récit sont très bons mais lorsqu'on démarre le dernier tiers, on s'aperçoit que l'on ne va pas aller plus loin. Les auteurs semblent rester en surface et ne pas approfondir leurs idées qui sont pourtant enthousiasmante. La conclusion fait vaguement sourire et on referme l'album avec une certaine frustration : pas mal, mais il manque le "petit plus" qui aurait pu faire de cet album une référence en uchronie, et côté dessin, on a connu Buchet plus inspiré sur Sillage !
Tome 2 : Paris Secteur soviétique
Et si la guerre ne s'était pas achevé par un partage de Berlin mais plutôt celui de Paris ? Paris coupé en deux avec un secteur soviétique rive droite et un secteur américain rive gauche...
Le concept est très fort. Brillant même. Les multiples implications géopolitiques sont fascinantes et l'album démarre très fort. On se trouve clairement dans un récit à la limite entre l'espionnage et le policier. Mais, encore une fois, passé le second tiers, la conclusion semble expédier en quelques pages. Certes, un one-shot est par définition quelque chose de court. Il est naturellement difficile de condenser tant d'élément en si peu de page. Et bien justement, l'intérêt n'aurait-il pas été de développer cette histoire en deux tomes ? Les implications de cette uchronie ne sont qu'effleurer. Plus abouti que le premier album, il y a toujours une impression de va-vite sur la fin, mais les idées sont enthousiasmante, le côté espionnage est brillant. J'ai tout de même apprécié ce volet.
Côté dessin, Gaël Séjourné (Tatanka) s'en sort plutôt brillamment. Ses personnages sont réussis, tout autant que ces ambiances.
Suite de cette chronique dimanche.
Benjamin
Chronique publié dans le cadre du Winter Time travel :