Zombies : la divine comédie
Quoi ? Plusieurs mois sans parler de zombies ?!! Mais c'est un scandale ! Sortez pelles et pioches, on va deterrer du zombie ! Non, non, non, avant d'arriver à cette solution extrême, on va bien trouver autre chose.
Scénario d'Olivier Péru
Dessin de Sophian Cholet
Couleurs de Simon Champelovier
Edition Soleil
Collection Anticipation
Je vois tout de suite les fans de Walking Dead prendre leurs cliques et leurs claques et filer ventre à terre se disant que de toutes manières, y'a rien de mieux que WD. Oui, mais non ! Restez encore un peu.
Il est tout à fait clair que WD est clairement le "mètre étalon" de la BD post-apocalyptique de zombie auquel tout autre album de ce genre devra se confronter.
Alors en quoi la BD d'Olivier Péru et Sophian Cholet sort des gonds ? Tout d'abord, une scène d'introduction assez savoureuse (euh pas de jeu de mots douteux quant au régime culinaire des gens pas très frais qui peuplent cet univers), puis une narration concentrée exclusivement sur deux personnages : Sam, jeune américain à la recherche de sa fille et Josh, un gamin épileptique. La centralité de ces deux personnages créée une véritable empathie, on s'attache très rapidement à ce gars désabusé, manquant quelque peu de charisme, c'est au final un éternel ado plongé dans un monde sans pitié et à ce petit garçon obligé de grandir trop vite mais qui n'oublie pas que finalement c'est toujours important de se demander qui est le plus fort de Spiderman et de Superman ou du rhinocéros et de l'éléphant.
Le ton est décalé, un petit peu à la manière du film Bienvenue à Zombieland et on alterne entre scène classique mode zombie à défourailler sévère et scène plus légère du quotidien. Sans être complètement novateur, cette divine comédie est une bonne BD de zombies qui n'a pas à rougir devant ses illustres prédécesseurs, et surtout, il y a la dernière page... Et là on se dit qu'Olivier Péru cachait bien son jeu ! Ah le rustre ! Son travail est souvent réussit, mais c'est avec plaisir qu'on le voit sortir des séries avec de grosses épées et de grosses haches.
Côté dessin, on découvre Sophian Cholet qui publie là son premier album. Son travail est particulièrement abouti, un trait clair, précis et franchement dynamique donne brillamment corps à cette histoire. Mention spéciale à la double page 44 qui est franchement terrible !
Benjamin