Tortuga d'Antoine Brivet
Dans la tradition bretonne, l'Ankou est la personnification du serviteur de la mort. On entend toujours arriver l'Ankou car il pousse une charrette grinçante dans laquelle il transporte les âmes des morts.
Au milieu du XVIIème siècle, un pirate se faisant appelé L'Ankou hante les mers aux abords de Tortuga, l'île de la tortue. Lorsqu'on l'entend arriver, il est trop tard car l'Ankou est le flibustier le plus redouté de Tortuga.
Dessin d'Antoine Brivet
Scénario de Sébastien Viozat
Couleurs de Virginie Blancher
Éditions Ankama
Et pourtant L'Ankou semble avoir trouvé plus fort que lui en la personne de Juan Valverde. En abbattant le légendaire pirate, l'espagnol réduit à néant la présence française et la flibusterie de cette partie des caraïbes, et s'installe également comme gouverneur incontestable de Tortuga.
Deux ans plus tard, un jeune négociant en pierre précieuse débarque de bretagne. La flibuste n'aurait-elle pas dit son dernier mot ?
Les Pirates au long cours à l'abordage des bulles
Les pirates en BD ont toujours eu le vent en poupe. Comme dans tout les pans de la culture populaire, on trouve des pirates à foison dans le neuvième art, de Barbe Rouge à One Piece, ce n'est plus à démontrer, le pirate fascine et inspire. Il est vrai que ces personnages haut en couleurs apportent systématiquement aventures, rebondissements et anarchie partout où ils passent. Cette année encore, les pirates sont montés à l'abordage de nos étals avec réussite : Riff Reb et son étoile Matutine, Lauffray et son Long John Silver, Franck Bonnet et ses Pirates de Barataria, Delitte et Blackcrow... et j'en oublie évidemment !
Ici, c'est Sebastien Viozat qui s'y colle. Après avoir revisité un univers zombie avec Ma vie de Zombie chez Ankama, il s'attaque à l'emblème au crâne et aux tibias croisés. Et il s'y emploie plutôt bien : alternant action, intrigue alambiqué puis glissement vers le fantastique, le scénario fonctionne très bien. Il faut dire qu'il est soutenu par le très bon dessin d'Antoine Brivet.
Antoine Brivet est un jeune dessinateur sous influence, le trait de Mignola semble hanter les pages de ce premier volet de Tortuga, et c'est un compliment de ma part car j'apprécie énormément ces traits extrèmement encrés qui sont la marque de fabrique de l'auteur américain. Et évidemment, ce côté mignolesque colle bien à cette aventure de pirates virant au fantastique. Pour ce premier album, Antoine Brivet s'en sort plutôt bien et même si il y a quelques imprécisions, on se jetera sur le second tome avec plaisir, le sabre au clair, et la rage au ventre !!
Benjamin