Passages secrets de Boriau et Goum
Un vieil immeuble qui en a vu des vertes et des pas mûres, quatre gamins en mal d'aventures et de frissons, des lutins, un maire plus véreux qu'une pomme pourrie, le tout arrosé d'un bon paquet d'acides, ça donne :
Passages Secrets
Scénario de Boriau
Dessins et couleurs de Goum
Éditions Kstr
Cette histoire commence en 1944. Comme vous le savez, l'Europe est à feu et à sang, mais la libération est proche, toutes les forces se jettent en avant pour libérer le vieux continent du joug nazi. Et dans le vieil immeuble Toutankamon, même les lutins vont s'y mettre...
Pourtant ce symbole d'une liberté retrouvé est en sursis. Le maire de Victorville veut le détruire afin d'y établir des snacks, c'est trop, les habitants ne sont pas décidés à se laisser faire. Et c'est sans compter sur Zack, Maniek, Natalia, Edeta et... Brutas, le rat blanc. Ces enfants, habitants du vénérable immeuble vont mettre le doigt dans un bien étrange engrenage...
Attention, coup de cœur !
Autant le dire tout de suite, en voyant la couverture, j'étais loin d'être emballé et je n'ai pas lu cet album tout de suite. Heureusement, le fruit du hasard m'a fait choisir cet album dans ma pile de lecture, et ne vous y trompez pas, une pile de lecture d'un libraire, ça peut être impressionnant et surtout certains titres n'en sortent jamais... Mais je m'égare. Alors en prenant un album au pif dans ma pile, je ne pensais pas être ainsi emballé. Cette aventure est trépidante et nous laisse tout essoufflé après 144 pages de cavalcades, de vannes qui tuent et autres surprises réjouissantes.
Probablement destiné à un public plutôt jeune, l'adulte aux tendances régressives (mais pas seulement) se laissera tout de même emporté par cet album au graphisme résolument moderne dans la lignée d'un Xavier Colette (Alice aux pays des merveilles chez Drugstore) ou de Renaud Collin (Le monde Selon François chez Dupuis).
Et au passage une mention spéciale : si on s'étonnera du choix (peut-être douteux) d'avoir mis les trois dernières pages dans un sens différent du reste de l'album, l'ultime planche est totalement réjouissante ! Bravo !
Benjamin