Le sens de la vis de Manu Larcenet

Demi-Lune est un apprenti Zen. Son maître l'acceuil pour lui faire son apprentissage. Chaque jour il doit progresser sur la voie qui le mènera à dessiner, peut-être, un cercle parfait...

 

Le sens de la vis (2 tomes)

Scénario de Jean Yves Ferri

Dessin de Manu Larcenet

Éditions Les Rêveurs

Voilà un album qui sort du commun par biens des aspects, en premier lieu, le format. Petit, carré, épais, les volumes sont très agréable à feuilleter. Ensuite, on a une narration très particulière, on n'est pas dans de la BD traditionnelle avec ses cases, Manu Larcenet déstructure sa page ou propose certaines pages avec une illustration unique. Par certains aspects, on retrouve l'idée qui constitue l'album Peu de gens savent, à savoir une illustration avec un texte permettant de voir l'illustration d'une manière humouristique. Enfin, au niveau des personnages, Demi Lune est un apprenti Zen des pus étonnant et improbables, plutôt gros, doté d'un nez imposant et avec une casquette constamment vissée sur le crâne, on se demande d'où lui vient son surnom de Demi-Lune... Le maître Zen est quasiment aussi improbable que son élève, si il semble asiatique, avec une grande moustache tombante, et un accoutrement adéquat, dès qu'il parle, on a la sensation de lire un croisement entre un maître Zen, et les professeurs Champignac et Tournesol... Le décalage est très amusant et on tourne les pages avec grand plaisir.

Si Larcenet est au dessin, c'est Jean Yves Ferri qui se colle à la scénarisation, et le questionnement  profond et d'une subtilité détonante qui nous viens rapidement à l'esprit est la suivante : Larcenet serait-il le Demi-Lune de Jean Yves Ferri ? Rooooh, quand même... Faut dire que physiquement, Larcenet n'est pas exactement maigrelet, il est dessinateur, comme son personnage, et lui aussi semble né avec une casquette sur la tête...

Le sens de la vis, c'est une sorte de Retour à la terre frappé d'une dimension philosophico-absurde (et oui, j'ose le terme... quelle audace n'est-ce pas ?) qui se savoure avec un plaisir aussi totale que sur la série phare des deux compères.

Benjamin