Gantz
Que se passe-t-il lorsque l’on est adolescent, que la seule chose qui nous intéresse est nous-mêmes, mais que l’on a la responsabilité d’autres individus entre nos mains ? Kei Kurono, lycéen blasé de la vie au possible, va rapidement l’apprendre lors de sa seconde vie, alors que sa seule façon d’exister sera de … SURVIVRE !
Edition Tonkam
Série en 29 tomes (en cours)
L’histoire commence très rapidement. L’auteur, Hiroya Oku, souhaite avant tout nous choquer et nous appeler à nous poser des questions. Pourquoi tuer cet antihéros dès le premier chapitre du manga ? Tout simplement pour nous faire passer un message : ce manga n’est pas fait pour les lecteurs persuadés de lire une histoire qui finira bien. Gantz est avant tout un thriller basé sur l’horreur et la science-fiction, entre la peur que nous fournit un bon « Saw » et la tension ressentit dans le film « Cube ».
Le contexte principal est donc posé dès le deuxième chapitre. Kei et un de ses amis d’enfance se retrouvent dans une chambre blanche, devant une grosse boule noire, et entourés d’inconnus. Ils sont debout, et ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas morts… Malheureusement pour eux, passé le petit moment de questionnement rationnel et d’étonnement positif, ils plongent lentement dans un cauchemar à l’allure excitante de superpouvoir et de jeu morbide. La boule noire se met en éveil et demande à ses joueurs de vêtir une combinaison les rendant surpuissants (pour peu de savoir l’utiliser), et de choisir des armes afin de tuer des cibles extraterrestres !!! Dis comme ça, cela pourrait ressembler à une mauvaise série B des années 80, pourtant, et c’est surtout cela qui incitera à se prendre au jeu et à ce manga, la relation entre tous les différents protagonistes est vraiment ambigüe et les questions fusent rapidement : « que fait-on ici ? », « y’a-t-il un lien entre les autres et moi-même ? », « est-ce un piège ou une farce ? », « les autres sont-ils mes ennemis ? », etc... . La paranoïa s’installe rapidement, chacun gérant ce non-afflux d’information à sa manière. Ce qu’ils n’ont pas compris par contre, c’est qu’ils vont devoir compter les uns sur les autres afin de sortir victorieux de ces affrontements et espérer pouvoir rentrer chez eux.
L’auteur ne joue pas qu’avec ses personnages, il s’amuse également avec nous, tantôt nous montrant des scènes vraiment horribles et gores, tantôt nous rappelant comme la vie est chère lorsque l’on a des responsabilités et des projets. Mais là où l’auteur est excellent, c’est qu’il arrive à nous faire aimer ses « Gantzers » très rapidement, mais dès qu’on les aime de trop, ils meurent dans d’atroces souffrances.
Pour ce qui est du dessin, rien à dire, il est irréprochable. Le dynamisme est là, les scènes d’action sont compréhensibles et logiques et la tension est palpable même dans les moments de grand silence. L’auteur maitrise totalement son univers et ses effets.
Gantz est un manga pour un public bien ciblé : ces adeptes seront forcément adultes, avec le cœur bien accrochés et friands de violence à outrance. Il séduira aussi toutes les personnes aimant les intrigues psychologiques bien réfléchies et la tension à l’état pur. A posséder pour tous les friands de sci-fi.
Et nous, que ferions-nous si on était des « Gantzers » ?
Jonathan